Une étude récente, réalisée par des chercheurs de l’université d’Harvard et publiée dans la revue Nature, affirme que les connexions entre l'intestin et le cerveau influenceraient grandement la progression de maladies neuro-dégénératives.
Pour identifier les principaux acteurs impliqués dans cette connexion ainsi que dans les communications entre les cellules immunitaires et les cellules cérébrales, Francisco Quintana et ses collègues ont utilisé des modèles animaux et des cellules humaines provenant de patients.
« Les résultats obtenus ont permis d’identifier de nouvelles cibles potentielles pour la recherche de traitements de la sclérose en plaques et d'autres maladies neurologiques ».
Les chercheurs ont donc examiné les microbes intestinaux et l'influence des changements dans le régime alimentaire chez des souris atteintes de sclérose en plaques et ont ainsi découvert que les composés résultant de la dégradation du tryptophane peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique et activer une voie anti-inflammatoire qui limite la neuro-dégénérescence. Cette même voie et ces mêmes acteurs ont ensuite été observés sur des expériences faites par la suite sur des échantillons de cerveau de personnes atteintes de sclérose en plaques.
« L'activation de cette même voie a récemment été liée à la maladie d'Alzheimer et au glio-blastome », expliquent les chercheurs.
Selon Quintana, les cellules micro-gliales, qui font partie du système immunitaire et qui sont responsables de l’élimination des plaques, des cellules endommagées et autres matériaux qui doivent être éliminés, peuvent également sécréter des composés aux propriétés toxiques pour les cellules astrocytes et entraîner ainsi des dommages contribuant à de nombreuses maladies neurologiques, dont la sclérose en plaques.
« Ces connaissances pourraient donc nous guider vers de nouvelles thérapies non seulement pour la sclérose en plaques, mais aussi pour d'autres maladies neurologiques ».